Aspects des profils psychologique et comportemental des sportifs de haut niveau. relations avec les conduites dopantes : à propos d'une étude chez les sportifs des Pôles Espoirs de la région Limousin

Discipline

Médecine générale

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Sportifs de haut niveau - Thèses et écrits académiques,

Dopage dans les sports - Thèses et écrits académiques,

Addiction - Dissertations universitaires,

Anhédonie - Thèses et écrits académiques,

Impulsivité - Thèses et écrits académiques

Les sportifs de haut niveau constituent l’élite adulée de la pratique sportive et certains d’entre eux accèderont à la gloire en marquant l’Histoire par leurs performances. Depuis une vingtaine d’années, plusieurs affaires médiatisées ont révélé aux yeux du grand public une face cachée du sport de haut niveau : le dopage. Celui-ci semble exister depuis la nuit des temps bien qu’il soit longtemps resté dans le registre de ce que l’on pourrait appeler un « délit d’initiés ». Le dopage et les addictions empruntent par moments des voies communes que nous avons voulu explorer. En effet, nombre de substances utilisées sont les mêmes et il existe une proportion importante d’anciens sportifs de haut niveau dans les files de patients pris en charge pour des troubles addictifs. Nous avons tenté d’évaluer les profils psychologiques et comportementaux connus pour être des facteurs de risque de conduites addictives chez des sportifs de haut niveau. Nous avons réalisé une enquête transversale sur 88 sportifs de Pôles Espoirs de la région Limousin. Nous avons étudié les scores aux échelles psychométriques de « recherche de sensations » de Zuckerman M., d’ « anhédonie physique » de Chapman L. J., d’ « impulsivité » de Barratt E. S. ainsi que les réponses à un questionnaire regroupant des facteurs de dépendance à l’activité physique. Nous avons également évalué le « risque » de recours à des conduites dopantes dans cette population et tenté de déterminer si ce risque était lié à un profil psychologique addictif élevé. Nos résultats montrent que 10,2% de l’échantillon serait prêt à prendre des produits dopants sous contrôle médical. Dans ce sous-groupe de sportifs, considérés comme à risque de conduites dopantes, nous trouvons un score significativement plus élevé sur l’échelle de « recherche de sensations » ainsi que sur ses sous-dimensions : « désinhibition » et « recherche de danger/aventures ». Ce sous-groupe ne se distingue pas par les scores à l’échelle d’ « anhédonie physique » ou d’ « impulsivité ». Par ailleurs, les sportifs de notre échantillon s’inscrivent largement dans les critères retenus pour définir un profil de dépendance à l’activité physique. Nous restons prudents quant à nos conclusions en raison de la faiblesse des effectifs. Pour tenter de confirmer nos résultats, nous pourrions envisager de réaliser cette enquête sur l’ensemble des Pôles Espoir nationaux de façon à augmenter sa puissance statistique. Au final, si ces résultats se confirmaient, ils pourraient être utiles dans le cadre de la prévention et de la lutte contre le dopage. Un repérage précoce des sujets à risque pourrait permettre d’adapter les campagnes d’information et de sensibilisation au plus près des sportifs présentant un profil de vulnérabilité au dopage.