Les traitements de substitution des pharmacodépendances majeures aux opiacés : méthadone® et subutex®

Discipline

Pharmacie

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Toxicomanie - Thèses et écrits académiques,

Médicaments -- Abus - Thèses et écrits académiques,

Opiacés - Thèses et écrits académiques,

Méthadone - Thèses et écrits académiques,

Buprénorphine - Thèses et écrits académiques

En France, entre 150000 et 180000 personnes consomment régulièrement des opiacés, en particulier de l'héroïne. L'administration intraveineuse d'héroïne est un véritable problème de santé publique car elle est responsable de la transmission des virus du sida et des hépatites B et C. En réponse à ce problème, les pouvoirs publics français ont mis en place depuis la fin des années 1980 une politique de réduction des risques infectieux basée sur la vente libre de seringues en pharmacie et sur la mise sur le marché de deux médicaments de substitution : la méthadone et le subutex. Ces deux traitements, bien qu'ayant la même indication pour le traitement des pharmacodépendances majeures aux opiacés, présentent des cadres de prescription très différents : la méthadone doit être primoprescrite en CSST ou en établissement de santé pour une durée maximale de 14 jours, alors que le subutex peut être prescrit par tout médecin généraliste pour une durée de 28 jours. Cette différence de cadres réglementaires est à l'origine d'un déséquilibre dans la prescription : le subutex est majoritairement prescrit. Après plus de dix ans de commercialisation, les bilans réalisés montrent l'impact positif de ces médicaments sur la consommation d'héroïne, sur la pratique d'injection, sur la santé et sur l'intégration sociale des toxicomanes. Néanmoins, des aspects négatifs sont apparus, notamment du fait de la grande accessibilité de la buprénorphine : usage détourné par voie intraveineuse du subutex, revente sur le marché noir.