Intoxications aux digitaliques : évaluation de la morbi-mortalité chez les patients admis au CHU de Limoges de 2010 à 2014

Discipline

Médecine générale

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Glucosides cardiotoniques - Thèses et écrits académiques,

Intoxication - Thèses et écrits académiques,

Antidotes - Thèses et écrits académiques

Introduction : L’intoxication aux digitaliques est une pathologie potentiellement grave mais peu connue. L’objectif principal de notre étude est de décrire les caractéristiques épidémiologiques de ces intoxications. Méthodes : Il s’agit d’une étude descriptive, de cohorte rétrospective, multicentrique, de l’ensemble des patients hospitalisés au CHU ainsi que l’hôpital d’Esquirol de Limoges entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2014, sous digitaliques. Ont été inclus tous les patients ayant présenté une digoxinémie au cours de leur hospitalisation supérieure ou égale à 2 ng/ml. Le critère principal de jugement était l’incidence annuelle moyenne des intoxications, le critère de jugement secondaire était la prévalence sur 5 ans. Résultats : 200 patients ont été inclus dans l’étude. L’incidence annuelle moyenne était de 9,48±1,10/100000 (IC(95%)[6,5-12,4]) et la prévalence sur 5 ans de 9,47/100000 (IC(95%)[8,2-10,8]). L’âge moyen était de 81,82 ans, avec 64,5% de femmes et 98,5% d’intoxications chroniques. La digoxinémie moyenne était de 2,87 ng/ml. 59,5% des patients répondaient aux critères de neutralisation et 5 d’entre eux (4,2%) ont reçu l’immunothérapie antidigitalique semi-équimolaire. La durée moyenne de séjour a été de 16,2 jours et le taux moyen de mortalité annuelle de 16,8%. Le coût du séjour des patients antidotés était moindre. Discussion : Les intoxications aux digitaliques ne sont pas si rares et ne doivent plus être négligées. La morbi-mortalité reste significative. L’utilisation de l’antidote peut être améliorée par la gestion des stocks par les SAMU et la mise en place d’un protocole local de prise en charge.