Modélisation des relations entre différentes modalités de prise en compte des marqueurs d'immunodépression et les causes spécifiques de décès non classant SIDA, à l'ère des combinaisons antirétrovirales

Discipline

Médecine générale

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

VIH (virus) - Thèses et écrits académiques,

Sida - Thèses et écrits académiques,

Virémie - Thèses et écrits académiques,

Modèles statistiques - Dissertations universitaires

Objectif : évaluer les relations entre différentes modalités de prise en compte des marqueurs d'immonudépressionet d'infection par le VIH et les causes spécifiques de décès non classant SIDA à l'ére des combinaisons antirétrovirales (cART). Méthodes : la collaboration CASCADE, constituée de 23 cohortes de séroconverteurs en Europe, Canada et Australie, mesure le temps entre la séroconversion et la survenue des causes de décès ou la date de censure. Le modèle à risque proportionnel de Cox a été employé pour chaque cause spécifique de décès. Les modalités de prise en compte de l'immunodépression étaient (i) le dernier dosage de CD4, (ii) le nadir de CD4, (iii) la survenue d'un premier événement classant SIDA et (iv) le temps passé sous le seuil de 350 CD4 ×10(6)/I (varaibles dépendantes du temps). Les analyses étaient ajustées sur l'ARN VIH plasmatique, le premier traitement par cART et les données sociodémographiques. Résultats : parmi 9 858 séroconverteurs, 597 décès sont survenus pendant 81 110 personnes années de suivi ; 158 (26,5%) décès étaient classant SIDA, 333 (55,7%) non classant SIDA (dont 50 infections, 46 pathologies hépatiques, 46 cancers, 36 maladies cardiovasculaires) et 106 de causes inconnue (17,8%). Le décès de cause SIDA était fortement associé aux différentes modalités de prise en compte de l'immunodépression. Il existait une association significative et un effet gradient entre le dernier CD4, le nadir de CD4, le temps passé sous 350 CD4 ×10(6)/I et le risque de décès par infection sévère, pathologie hépatique et cancer. De même il existait une association entre la progression du SIDA et les décès par infection, cause hépatique, cancer et maladie cardiovasculaire. Conclusion : les associations mises en évidence constituent un faisceau d'arguments en faveur du nouveau paradigme d'un spectre plus large de la mortalité liée à l'infection par le VIH et ses conséquences clinico-biologiques. Nos résultats plaident pour l'initiation d'un traitement par cART plus précoce. Les événements non classant SIDA devraient être utilisés comme événements d'intérêt dans les essais cliniques évaluant les cART.