Fibrillation atriale et embolie pulmonaire : aspects étiologiques et pronostiques

Discipline

Cardiologie et maladies vasculaires

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Fibrillation auriculaire - Pronostic - Thèses et écrits académiques,

Embolie pulmonaire - Pronostic - Thèses et écrits académiques,

Étiologie - Thèses et écrits académiques

Contexte : L’embolie pulmonaire (EP) et la fibrillation atriale (FA) partagent de nombreux facteurs de risques. La FA est classiquement interprétée comme la conséquence de l’EP en induisant une dilatation des cavités droites. Une autre hypothèse évoque la formation d’un thrombus intra-cardiaque au décours d’une FA conduisant à l’EP. La survenue de FA post EP et le pronostic en fonction d’une FA concomitante est également peu étudiée. Objectif : Comparer la prévalence de FA jusqu’à 6 mois post EP en fonction du caractère provoqué et de la présence de thrombose veineuse profonde (TVP) concomitante. Décrire la survenue de FA au long cours et le pronostic des patients en fonction de la présence de FA. Matériels et méthodes : Nous avons conduit une étude longitudinale rétrospective observationnelle au CHU de Limoges chez des patients de lus de 60 ans avec un premier diagnostic d’EP du 1er janvier 2005 au 31 décembre 2009. Résultats : 377 patients ont été inclus dans l’étude dont 160 (42%) hommes. L’âge moyen était de 76,4±8,1 ans. Parmi eux, 35 patients (9,3%) présentaient un antécédent (ATCD) de FA et 41 patients (10,9%) sans ATCD de FA ont présenté une FA per-hospitalisation. Les patients avec ATCD de FA avaient une prévalence significativement plus importante de cardiopathie, de cardiopathie ischémique, un âge et un score de CHA2 DS2 VASC significativement plus élevé. On ne retrouvait pas d’association entre les patients avec EP non provoquée sans TVP associée et une FA diagnostiquée jusqu’à 6 mois de l’EP. Sur les 285 patients dont la survenue de FA a pu être évaluée, 11±2% ont présenté une FA dans le suivi à 3 ans, 15±3% à 5 ans et 24±4% à 8 ans. Après analyse multivariée, les cardiopathies (HR=3,76, IC 95% : 1,48-9,53, p=0,005), la FA per-hospitalisation (HR=15,91, IC 95% : 6,18-40,97, p<0,001) constituaient des facteurs prédicteurs indépendants de survenue de FA au long cours. Les patients avec ATCD de FA et FA per-hospitalisation avaient un pronostic péjoratif en termes de mortalité et d’évènements cardio-vasculaires artériels par rapport au groupe sans FA. Conclusion : L’EP isolée ne semble pas associée à la présence de FA. La FA diagnostiquée au cours d’un épisode d’EP présente un haut risque de récidive à long terme et un pronostic péjoratif au même titre que la FA pré-existante.